Le programme NutriActis® : déroulé et contenu
Les packages ne seront pas différenciés selon le sexe ou l’âge mais seront basés sur des outils de prévention validés dans une population générale (hommes et femmes de tous âges).
Le dépistage précoce des TCA est réalisé grâce à un simple questionnaire associé à des renseignements sur le poids et la taille. D’autres auto-questionnaires vous aideront à identifier les éventuels facteurs de risque de TCA.
En effet, l’idéal serait d’initier les enfants dès le plus jeune âge à l’équilibre alimentaire et à l’adoption d’une bonne hygiène de vie de façon générale. En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) propose des actions de prévention nutritionnelle dans les écoles. Ce programme est toutefois surtout orienté sur la prévention de l’obésité et des messages positifs sur l’alimentation. Pourtant, la prévention des TCA serait également nécessaire, en particulier chez les adolescentes plus souvent exposées à des injonctions sociétales de minceur.
Les participants et la recherche
Pour l’instant, le programme est ouvert seulement aux collaborateurs de BNP Paribas Cardif en France et à leurs proches. A moyen-terme, nous souhaitons ouvrir l’accès au programme aux collaborateurs de BNP Paribas Cardif d’autres pays. Puis à long terme, après validation du concept, à des collaborateurs de sociétés partenaires ainsi qu'à leurs assurés.
Le programme est accessible aux membres de votre famille, à la seule condition qu’ils soient majeurs. En effet, le programme n’est pas conçu pour les enfants car les enjeux de nutrition et de croissance sont différents selon l’âge.
La recherche scientifique NutriActis ®
Pour que les résultats d’une telle recherche soient exploitables et puissent mener à une publication scientifique valide, il faut atteindre environ 3000 participants. Rappelons que toute recherche a aussi besoin de volontaires sains (dans ce cas, sans TCA ou obésité avéré), car cela permet de mieux comparer les données et donc l’efficacité des soins proposés.
Selon les résultats de votre dépistage initial vous serez dirigés vers les modules associés à votre profil. Les modules de prévention seront proposés aux participants ne présentant pas de troubles du comportement alimentaire. Au cas où un TCA serait dépisté, les modules seront orientés sur les comorbidités et sur des outils d’auto-soin. Ce programme vise à aider chaque participant en fonction de sa situation initiale, tout en faisant avancer la recherche à plus grande échelle.
Questions médicales – Obésité et TCA
Les ARFID sont des TCA restrictifs un peu atypiques qui ne rentrent pas exactement dans les critères diagnostiques stricts de l’anorexie mentale. Il s’agit de problématiques de sélectivité alimentaire qui peuvent devenir très envahissants. Le programme NutriActis prendra en compte l’ensemble des TCA et donc également, les ARFID.
Il existe effectivement différentes formes d’obésité dont certaines formes d’obésité génétique (syndrome de Prader-Willi, de Bardet-Biedl…) ou d’origine hormonale. Toutefois, les causes environnementales (mode de vie) et comportementales (TCA, stress) représentent l’essentiel du risque de développer une obésité.
Il y a en effet un lien potentiel entre obésité et variation de la glycémie. En réponse à la consommation d’aliments à index glycémique élevé, cette glycémie va augmenter et nécessiter une augmentation de la sécrétion d’insuline par le pancréas pour se réguler. Cela entraînera ensuite une hypoglycémie réactionnelle qui appellera à nouveau la consommation de sucre puis la prise de poids à long terme. Il faut donc éviter grignotages et compulsions alimentaires qui peuvent favoriser ces changements rapides de glycémie et accélérer la spirale de consommation avec une perte de sensibilité aux messages de satiété.
Des études soulignent en effet le rôle de l’alimentation sur le système de récompense, notamment via la sécrétion de dopamine contribuant à la dépendance et à l’obésité1,2.
Le terme d’addiction reste toutefois controversé et certaines publications scientifiques parlent plutôt d’addiction comportementale3,4.
La responsabilité des aliments ultra-transformés n’est pas formellement établie, mais est possible, par le biais de perturbations du microbiote intestinal et d’un risque augmenté de troubles anxio-dépressifs et de troubles fonctionnels digestifs.
1 Volkow, N. D., Wise, R. A., & Baler, R. (2017). The dopamine motive system: implications for drug and food addiction. Nature Reviews Neuroscience, 18(12), 741-752.
2 Finlayson, G. (2017). Food addiction and obesity: unnecessary medicalization of hedonic overeating. Nature Reviews Endocrinology, 13(8), 493.
3 Schulte, E. M., Potenza, M. N., & Gearhardt, A. N. (2018). How much does the Addiction-Like Eating Behavior Scale add to the debate regarding food versus eating addictions?. International Journal of Obesity, 42(4), 946-946.
4 Gordon, E. L., Ariel-Donges, A. H., Bauman, V., & Merlo, L. J. (2018). What is the evidence for “food addiction?” A systematic review. Nutrients, 10(4), 477.
Effectivement, selon les catégories larges de TCA, environ 20% de la population est touchée par un TCA1, avec 23% chez les femmes et 16% chez les hommes. Si l’on prend des définitions plus strictes de TCA typiques, la prévalence est aux environs de 8-9% chez l’adulte. Les TCA les plus prévalent sont les OSFED (Other Specified Feeding or Eating Disorders - environ 4%), qui correspondent aux TCA dont les symptômes cliniques ne correspondent pas à l’intégralité des critères diagnostiques de l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie. Avec une prévalence d’environ 2%, l’hyperphagie est plus fréquente que la boulimie (1%) et que l’anorexie (<1%)1.
1 Galmiche M, Déchelotte P, Lambert G, Tavolacci MP. Prevalence of eating disorders over the 2000-2018 period: a systematic literature review. Am J Clin Nutr. 2019 May 1;109(5):1402-1413.
Les Troubles du Comportement Alimentaire
Il est vrai que le Japon est moins touché par le surpoids et
l’obésité que les autres pays étudiés.
Toutefois, l’obésité est en constante augmentation et touche environ 5%
des hommes et 3% des femmes1.
De plus, la prévalence de tous les types
de TCA (anorexie, boulimie, hyperphagie) a augmenté de 1,2% en 1982 à
12,7% en 20022.
1 Ng M. et al., Global, regional, and national prevalence of overweight and obesity in children and adults during 1980–2013: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2013,The Lancet, Volume 384, Issue 9945, 2014, Pages 766-781
2 Galmiche M, Déchelotte P, Lambert G, Tavolacci MP. Prevalence of eating disorders over the 2000-2018 period: a systematic literature review. Am J Clin Nutr. 2019 May 1;109(5):1402-1413. doi: 10.1093/ajcn/nqy342. PMID: 31051507
Les troubles du comportement alimentaire peuvent en effet être en partie favorisés par la culture locale (par exemple, tradition de manger vite, gras, sucré...). Ainsi, le programme et les différents modules seront adaptés à chaque pays.
De multiples facteurs sont responsables de l’augmentation des TCA tels que des facteurs environnementaux (composition, disponibilité de l’alimentation, antibiothérapie…), sociétaux (temps, média…) ou encore biologiques (anxiété, réduction de l’activité physique, modifications du microbiote intestinal en réponse aux changements alimentaire et aux stress…). Toutefois, il est à l’heure actuelle impossible de définir la contribution respective de ces différentes causes d’augmentation des TCA.
Prise en charge des TCA et de l’obésité
L’IMC est un indicateur adapté au plus grand nombre mais malheureusement pas à l’ensemble de la population. Il est adapté aux personnes âgées de 20 à 65 ans et exclut donc les enfants, les adolescents et les femmes enceintes. De plus, il ne différencie pas la masse musculaire, la masse grasse ou l’eau, et ne tient compte ni de l’âge, ni de l’histoire du poids, ni du sexe. Ainsi, ce n’est pas un bon indicateur dans les cas où la répartition corporelle est en dehors des normes, comme dans le cas d’une personne souffrant d’œdèmes ou dans le cas d’un sportif de haut niveau. Dans ces deux cas, l’IMC peut révéler une obésité non réelle puisque l’on observe, respectivement, un taux élevé d’eau et un taux élevé de masse musculaire et non de masse grasse.
C’est pourquoi, en cas de doute, il est nécessaire de faire appel à un professionnel de santé qui saura compléter cet IMC par un examen clinique complet associant des mesures anthropométriques (mesures du corps) à une évaluation des différents facteurs de risque, du mode de vie et éventuellement d’un examen de la composition corporelle (DXA) afin d’obtenir un diagnostic plus précis.
Dans le cadre du programme NutriActis®, notre algorithme Expali™ permettra d’associer à la fois le niveau d’IMC et les réponses au SCOFF afin d’orienter le diagnostic patient vers l’une des 3 catégories larges de TCA : restrictive, boulimique ou compulsive. Par ailleurs, la visioconsultation avec un professionnel de santé permettra d’associer ce diagnostic Expali™ à une évaluation des divers facteurs de risque et du mode de vie afin de préciser ce diagnostic. Enfin, si vous êtes en possession de mesures précises de votre composition corporelle (masse musculaire, masse grasse…), vous pourrez les indiquer au professionnel de santé au cours de cette visioconsultation afin qu’il puisse les exploiter. L’ensemble de ces éléments permettra alors d’atteindre un diagnostic qui soit le plus précis possible.
Un médecin nutritionniste est effectivement recommandé en cas d’obésité. Afin de pouvoir être pris en charge par un médecin-nutritionniste, à l’hôpital ou en ville, un courrier du médecin traitant est généralement nécessaire. Idéalement, une prise en charge pluridisciplinaire doit être alors mise en place (psychologue, diététicien, éducateur sportif…).
Généralement, la plupart des personnes répondent loyalement; bien sûr, il peut arriver que certaines minimisent la réponse à une question qui les gêne ou ne regardent pas en face certains symptômes. Un dépistage ne repère jamais 100% des cas.
En effet, comme souvent en médecine, quand la pathologie est installée depuis longtemps, la guérison est plus compliquée mais pas impossible. De plus, il n’est jamais trop tard pour mettre en place des actions visant à réduire la sévérité et à améliorer la qualité de vie malgré un excès de poids.
Actuellement, tous les psychologues ne sont pas formés aux TCA mais de plus en plus se spécialisent dans cette prise en charge. L’un des objectifs du programme NutriActis® sera de favoriser l’orientation vers des spécialistes de proximité formés à la prise en charge des TCA, dans chaque pays. Cette orientation pourra être précédée d’une visioconsultation, assurée par le centre de référence national du programme NutriActis, pour confirmer le diagnostic et préciser la sévérité.
TCA et Covid-19
Comme le montrent de nombreuses études, la pandémie de la Covid-19, a modifié les habitudes de vie avec notamment une diminution de l’activité physique, une augmentation de l’anxiété/ennui mais aussi une augmentation de la prise alimentaire. Il semble par ailleurs, que le risque de décompensation d’un TCA pré-existant ou de survenue de TCA ait clairement augmenté durant la période de pandémie. Ainsi, il est indispensable de prendre en compte ces changements d’habitudes de vie.
Suite à la pandémie de la Covid-19, de nombreuses études ont effectivement mis en évidence une modification des habitudes de vie avec notamment une diminution de l’activité physique, une augmentation de l’anxiété/ennui mais aussi de la prise alimentaire1,2,3
Ainsi, il est indispensable de prendre en compte ces changements d’habitudes de vie et de les intégrer pour la conception du programme.
1 Pellegrini, M., Ponzo, V., Rosato, R., Scumaci, E., Goitre, I., Benso, A., ... & Bo, S. (2020). Changes in weight and nutritional habits in adults with obesity during the “lockdown” period caused by the COVID-19 virus emergency. Nutrients, 12(7), 2016.
2 Zachary, Z., Brianna, F., Brianna, L., Garrett, P., Jade, W., Alyssa, D., & Mikayla, K. (2020). Self-quarantine and weight gain related risk factors during the COVID-19 pandemic. Obesity research & clinical practice, 14(3), 210-216.
3 Martínez-de-Quel Ó, Suárez-Iglesias D, López-Flores M, Pérez CA. Physical activity, dietary habits and sleep quality before and during COVID-19 lockdown: A longitudinal study. Appetite. 2021 Mar 1;158:105019.
Conseils diététiques
L’obésité est une pathologie multifactorielle et de nombreux facteurs (génétiques, environnementaux, biologiques…) peuvent augmenter le risque de développer cette maladie.
Afin de limiter le risque de présenter une obésité, il est important d’avoir une alimentation équilibrée, structurée et variée, un sommeil suffisant, de limiter les stress et de pratiquer une activité physique régulière.
Dans la phase 2 du programme NutriActis, différents auto-questionnaires seront proposés afin d’évaluer les différents facteurs de risque individuels d’obésité et de proposer des mesures correctives adaptées.
Il n’y a aucun impératif à fractionner les repas chez quelqu’un sans raison médicale particulière. Cette façon de faire peut, de plus, faire perdre les points de repère de faim et de satiété. L’espèce humaine est conditionnée pour manger par intermittence et il est important de ménager des périodes où l'on ne mange pas dans la journée.
Certaines personnes ont en effet des apports supérieurs à leurs besoins, mais à l’inverse, d’autres ont des apports inférieurs à leurs besoins, il est donc difficile de faire des généralités. Ainsi, sans connaître les habitudes alimentaires et les besoins spécifiques de la personne, il est difficile de donner des conseils adéquats.
Cependant, sauter un repas de façon très occasionnelle et surtout s’il s’agit du dîner, n’est pas trop risqué. En effet, il est, par exemple, moins grave de sauter le dîner si on se sent rassasié suite à un petit déjeuner et un déjeuner très riche et tardif ; plutôt que de sauter le petit déjeuner et d’enchainer les rattrapages alimentaires dans la matinée, l’après midi et la soirée. Cependant si le fait de sauter un repas se produit fréquemment, cela peut être le signe d’une mauvaise répartition alimentaire ou d’un TCA sous-jacent.
Si vous vous sentez perdu face à votre alimentation, il pourrait dans ce cas être judicieux de prendre contact avec un diététicien ou un médecin-nutritionniste qui vous aidera et vous guidera quant à vos besoins nutritionnels, vos apports alimentaires et votre répartition journalière.
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